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Nouvelles mesures du ministère du travail sur la formation professionnelle : ce que les DRH doivent savoir en 2025

  • Photo du rédacteur: Sophie-Carole CHASSAN
    Sophie-Carole CHASSAN
  • 2 mai
  • 3 min de lecture

En 2025, la formation professionnelle en France connaît une réforme majeure, marquée par des ajustements budgétaires et une volonté d'aligner les dispositifs sur les besoins du marché du travail. Ces changements, portés par le ministère du travail, visent à optimiser l'efficacité des formations tout en assurant la soutenabilité financière du système. Pour les directeurs des ressources humaines (DRH), il est crucial de comprendre ces évolutions afin d'adapter leur stratégie de développement des compétences.

1. Réforme du financement de l'apprentissage : priorisation et responsabilisation

À partir du 1er juillet 2025, une réforme du financement de l'apprentissage entre en vigueur, avec pour objectifs principaux :

  • Priorisation des financements : Les financements seront orientés vers les formations répondant aux besoins du marché du travail, notamment les métiers en tension. Les branches professionnelles auront la possibilité de moduler jusqu'à 20 % des financements pour établir un niveau de prise en charge unique par certification.

  • Participation obligatoire des employeurs : Pour les contrats d'apprentissage de niveaux 6 et 7 (équivalents à Bac+3 et plus), une participation financière obligatoire de 750 € par contrat est instaurée. Cette mesure vise à responsabiliser les employeurs dans le choix des formations.

  • Proratisation des financements : Les financements seront désormais proratisés en fonction de la durée réelle du contrat d'apprentissage, avec une minoration de 20 % pour les formations majoritairement à distance (plus de 80 % du cursus).

Ces mesures visent à assurer une meilleure adéquation entre les financements et les coûts réels des formations, tout en encourageant les employeurs à s'engager activement dans la formation de leurs apprentis.

2. Réduction des aides à l'embauche d'apprentis

Dans le cadre du Projet de Loi de Finances 2025, les aides à l'embauche d'apprentis sont révisées :

  • Entreprises de moins de 250 salariés : l'aide passe de 6 000 € à 5 000 € pour la première année du contrat.

  • Entreprises de 250 salariés et plus : l'aide est réduite à 2 000 €, sous certaines conditions.

Ces ajustements visent à rationaliser les dépenses publiques tout en maintenant un soutien à l'apprentissage, particulièrement pour les petites et moyennes entreprises.

3. Simplification du système de financement des CFA

Actuellement, le système de financement des Centres de Formation d'Apprentis (CFA) est complexe, avec environ 800 000 niveaux de prise en charge différents. À partir de la rentrée 2026, une simplification majeure est prévue :

  • Réduction du nombre de niveaux de prise en charge : le système passera à environ 3 500 forfaits standard, facilitant ainsi la lisibilité et la gestion des financements pour les CFA et les entreprises.

  • Création de bouquets de certifications par métier : cette mesure vise à harmoniser les niveaux de prise en charge pour des formations préparant au même métier, assurant une équité entre les différentes certifications.

Ces changements permettront aux DRH de mieux anticiper les coûts de formation et de simplifier les démarches administratives liées au financement des formations en alternance.

4. Révision des dispositifs de formation continue

Outre l'apprentissage, la formation continue fait également l'objet de réformes :

  • Fusion de la POEI et de l'AFPR : les dispositifs de Préparation Opérationnelle à l'Emploi Individuelle (POEI) et de l'Action de Formation Préalable au Recrutement (AFPR) seront fusionnés pour simplifier l'accès à la formation pour les demandeurs d'emploi.

  • Réforme du CPF : le Compte Personnel de Formation (CPF) connaîtra des ajustements, notamment une possible collecte des contributions conventionnelles par les Urssaf à compter de 2026, visant à améliorer l'efficacité du financement de la formation professionnelle.

Ces évolutions nécessitent une veille attentive de la part des DRH pour adapter les plans de développement des compétences aux nouvelles modalités de financement et de gestion des formations.

5. Renforcement de la qualité des formations

Le ministère du travail souhaite également renforcer la qualité des formations professionnelles :

  • Révision du référentiel Qualiopi : le référentiel de certification des organismes de formation sera révisé pour garantir une meilleure qualité des prestations.

  • Contrôles accrus : les Opérateurs de Compétences (OPCO) disposeront de nouvelles prérogatives de contrôle pour lutter contre la fraude et les dysfonctionnements dans les CFA.

Ces mesures visent à assurer que les formations financées répondent aux standards de qualité requis, offrant ainsi une meilleure garantie de retour sur investissement pour les entreprises.

Conclusion

Les réformes de la formation professionnelle en 2025 marquent une volonté du gouvernement de rendre le système plus efficace, transparent et aligné sur les besoins du marché du travail. Pour les DRH, il est essentiel de :

  • Anticiper les changements en adaptant les plans de formation aux nouvelles priorités de financement.

  • Collaborer étroitement avec les OPCO pour optimiser l'accès aux financements et assurer la conformité des formations.

  • Veiller à la qualité des formations en sélectionnant des organismes certifiés et en suivant les évolutions du référentiel Qualiopi.

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